LEPERE : combat(s) choisi(s)

En 2009, j’ai 13 ans. Ma mère écoute Alain Souchon et mon père Bernard Lavilliers. Le Père Noël me dépose sous le sapin un DVD : « A REALITY TOUR », la plus grande tournée mondiale de David Bowie. Et ma tante, comme le veut la tradition depuis mes 7 ans, m’offre une réplique faite maison d’un costume de Claude François.

La fusion devient évidente. Un monstre est né. Je passe dès lors mes journées scotché à l’écran de télévision à hurler les titres de Bowie, reprenant ses tics, ses postures, le tout dans le costume bleu paillette que portait Cloclo en 1977.
En 2016, j’apprends son décès à la radio en allant à la fac. S’ensuivent Prince, Roth, Ali, Watts, Christophe, Rivers…Tous mes héros sont morts. Tous mes pères. Et les autres, les quelques-uns qui restent ? Ils vieillissent, ils sont en voie d’extinction. Il me semble alors urgent de s'intéresser à ce que je nomme les LEPERE. De lancer un cri contre le temps et contre la mort pour les rencontrer et les informer de leur paternité.

LEPERE. Quelque part entre Boy Georges et Victor Lannoux, modèles de contre-éducation ou égéries de la culture populaire ; ils font grandir, penser, changer et aimer. Comment ces figures, à la frontière du mythe et productrices de rêves, nous construisent-elles au monde ? 

LEPERE : combat(s) choisi(s) questionne l’héritage culturel et familial, la mémoire et la relation aux icônes masculines de la pop-culture afin de décrypter les mythologies qui nous construisent, construisent nos identités et nos auto-fictions intimes. Tel un rituel nocturne et solitaire, un fils convoque les pères dont il rêve, jonglant entre incarnations et récits intimes, comme autant de tentatives de sortir de soi quand le monde nous étouffe.

L’espace de refuge prend alors l'allure d'un album de famille interlope et épileptique où les fantasmes s'incarnent dans toute leur tendresse et leurs violences.